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mercredi 4 février 2015

Chapitre 2 suite : La politique soi-disant salvatrice de l'offre

La politique de l’offre poursuivie par Manuel Valls ne permet ni de soutenir la demande à court terme, ni d’élever le potentiel de croissance à long terme. Quel est l’objectif de ce gouvernement de gauche qui relance une politique appartenant aux années 80 du Président américain Ronald Reagan ? La théorie veut que dans une économie peu compétitive, la priorité soit donnée aux entreprises pour qu’elles produisent davantage de produits et de services, et ceci afin d’obtenir une croissance élevée à moyen et long terme. Pour concrétiser cette politique de l’offre, le gouvernement doit réaliser des économies budgétaires pour les redistribuer vers les entreprises par un allègement de leur fiscalité. Ainsi, elles seront plus compétitives pour investir et embaucher. D’après la loi de Say, l’offre crée sa propre demande. Toutefois la politique de l’offre n’a jamais été au rendez-vous des plus démunis. Elle a surtout augmenté les inégalités en favorisant les plus riches parce que la valeur créée n’est pas répartie équitablement, elle l’est au profit exclusif des entreprises.
Il est illusoire de vouloir opposer la politique de l’offre et celle de la demande car elles visent le même objectif à moyen terme, permettre aux entreprises de faire des bénéfices puis de recruter. En refusant la politique de l’offre, nous avons tendance naturellement à privilégier la politique de la demande tout en connaissant les limites de celle-ci. Cette politique peut être délicate dans un environnement économique où la compétitivité des entreprises n’est pas au rendez-vous. Elle donne la priorité à la relance économique en favorisant la consommation, et par contrecoup bénéficie aux entreprises par une hausse de la demande. On se rend compte que dans les deux cas on part du principe que les entreprises, retrouvant des marges, investiront puis embaucheront. Cette automaticité est aujourd’hui fausse, les entreprises n’ont plus besoin de recruter pour produire davantage et en tirer des bénéfices supplémentaires et la demande sert surtout à importer des pays d’Asie. Elle cause des déficits sans générer d’emplois. Il est essentiel de se convaincre que ces théories ne répondent plus à notre société développée. Sortons de cette idolâtrie qui oppose les entrepreneurs aux autres citoyens. L’amélioration de la compétitivité de nos entreprises vis à vis de leurs concurrentes européennes est compréhensible, mais le choix du gouvernement sacrifie une nouvelle fois l’emploi et les services publics et n’engage pas la France sur le chemin de la Troisième Révolution Industrielle. L’environnement européen qui frôle la stagnation ne sera pas en mesure de porter une nouvelle capacité exportatrice de nos entreprises et ne leur donnera pas les moyens de recruter. Il est temps d’annoncer clairement que la croissance n’est plus incontournable pour que le progrès soit continu.