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dimanche 18 janvier 2015

Chapitre 1 suite : Les profits d'aujourd'hui ne sont plus les investissements de demain et les emplois d'après-demain


Les gouvernements libéraux comme les socio-démocrates, à l’intérieur du système capitaliste, mènent des politiques économiques identiques bâties, sur le même postulat monétariste qui prône un marché sans entrave. Les performances technologiques dynamisent la productivité, font baisser les coûts de production, et accroissent les marges des entreprises sur les biens et les services. Cette modernisation de l’économie devrait entraîner une stimulation du pouvoir d’achat, ouvrir de nouveaux marchés et créer de l’emploi. Or, cette logique qui a fonctionné pendant longtemps, en dehors de la crise des années 20, est mise à mal par cette troisième révolution industrielle. Les dirigeants politiques continuent à croire à l’effet de percolation quant tout prouve que cette économie ne fonctionne entraînant la fin d’un système capitaliste productiviste. Les nouvelles technologies du XXIème siècle sont de plus en plus économes en travail humain, et cette tendance va continuer de croître avec la généralisation de l’omniprésence de la machine et du robot. Dans un monde technologique, aux matières premières limitées, l’augmentation de la productivité, comme nous n’en avons jamais connue, n’a plus besoin de travailleurs. Des millions d’actifs restent sur le bord de la route. Les gains de productivité ne mènent plus à davantage de loisirs mais plutôt à des files de chômeurs sans fin. Les multinationales ne cèderont pas sur les gains de productivité sans une pression des peuples et nous pouvons craindre que les politiques ne soient trop faibles pour la faire. Elles ne partageront pas et pourtant sans cela elles s’écrouleront à un moment ou un autre, soit d’un tissu social désintégré, soit d’une réussite de leurs objectifs (domination des marchés, fin de la pénurie, coût marginal zéro). Nous reviendrons dans un prochain chapitre sur cette situation paradoxale : l’économie capitaliste sera son propre fossoyeur.

Trop d’actifs sont exclus du marché du travail pour maintenir une demande importante. Le système est aujourd’hui vicié. Depuis le début de l’ère industrielle, on a réussi à amortir le chômage par une baisse continue de la durée du temps de travail, et c’est au moment où les gains de productivité sont les plus importants que l’on nie la nécessité de continuer sur cette voie. La raison avancée par nos responsables politiques est la lutte contre la concurrence internationale, un dumping social qui n’est pourtant pas la raison principale de la montée inexorable du chômage. La peur de l’autre est plus facile à développer pour faire accepter la situation de l’emploi que de reconnaître sa raison profonde : la volonté de quelques uns de profiter de la productivité pour accroître leurs gains.