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jeudi 8 janvier 2015

Chapitre 1 suite : Nous avons laissé le pouvoir à la finance et aux multinationales



Dans son livre « Le futur », l’ex-Vice-Président des Etats-Unis Al Gore utilise le terme « Earth Inc. » pour expliquer qu’aujourd’hui ce sont les grandes multinationales qui dominent le monde avec un pouvoir identique que celui que pouvait avoir l’Eglise au Moyen-Age. Jusqu’à la fin du XXème siècle, le capitalisme, malgré ses nombreux défauts, était le système économique qui avait le mieux fonctionné. Il a su créer de la richesse - certes de manière inégalitaire - en libérant les énergies de travail et d’innovation. Or, ce capitalisme ne permet plus cette croissance créatrice de richesses et d’emplois car il est réduit à la maximisation des profits sans rapport avec le bien être des humains. Les inégalités progressent en même temps que la concentration des richesses. Avec ou sans croissance, le chômage se développe et l’endettement des Nations explose. Les politiques de redistribution des richesses sont inefficaces et plus personne ne sait comment faire redémarrer le système de manière profitable pour tous. Le capitalisme a été submergé par une nouvelle version du système : le capitalisme financier. Devenu prédominant, il n’a plus besoin d’usines pour gagner de l’argent : il suffit de faire circuler les capitaux. Inutile d’être actionnaire de référence – j’achète, je vends, j’encaisse. Nous sommes sous la domination du « court-termisme », de la maximisation du profit et de la spéculation. Seule la rentabilité compte et pour ce faire on a créé des instruments financiers devenus incompréhensibles et mêmes incontrôlables. Un bon plan de licenciement est la certitude de voir son action s’envoler et par conséquent d’en retirer un bénéfice maximal. Le capitalisme occidental est devenu un capitalisme financier qui se moque totalement du bonheur des acteurs économiques et de la prospérité de la société civile.
Les « Etats-Nations » ont abandonné aux multinationales la destinée du Monde, et pourtant, depuis la première révolution industrielle, ils étaient très étroitement liés au capitalisme car celui-ci avait besoin de cadres politiques forts, capables de garantir la sécurité des marchés. Trois décennies de dérégulation ont rendu les acteurs financiers trop puissants, et c’est au nom de la nécessité de « satisfaire les marchés » que les dirigeants européens imposent à leur peuple des cures d’austérité sans précédent. En France, depuis l’épisode de la rigueur en 1983, il n’y a plus d’alternative pour les gouvernants de Droite comme de Gauche, et François Hollande en est le dernier exemple. Les lois de l’économie sont supérieures aux lois de la République. Or, je pense que les Etats doivent reprendre en main le système financier pour mettre fin à la spéculation des marchés et à ses conséquences environnementales issues directement de la société de consommation. Dans cet esprit, l’Union Européenne doit se redonner les moyens de créer la monnaie. Nous devons refuser la privatisation du monde.
Les Etats-Unis, et l’ensemble des « Vieux pays » ont abandonné le navire, ils n’ont plus aucune vision du monde, ils laissent les grandes entreprises internationales imposer leur modèle économique. Le plus grave provient de l’incapacité de ces « Etats-Nations » à définir une stratégie mondiale de protection des ressources naturelles. Pendant ce temps, le capitalisme du XXIème siècle, même s’il n’est plus identique à celui des siècles précédents, conserve sa force motrice de pillage de la Terre et de ses matières premières.
Les « Pays en Voie de Développement » auraient pu profiter de leur situation pour construire un modèle économique différent, or se trouvant encore davantage sous le pouvoir des multinationales, ils en ont été réduits à copier celui des pays capitalistes.